Alors que la France est passée sous la barre des 10% de chômage au deuxième trimestre 2016, le taux allemand continue de baisser. Il s’élève désormais à 4,2% et reste le taux le plus bas de la zone euro. La France, quant à elle, arrive 13ème sur les 19 Etats partageant la monnaie unique. C’est ce que montre cette carte réalisée par Eurostat :

Les deux pays sont les deux premières puissances économiques de la zone euro et leur localisation est sensiblement la même. Comment la différence du taux de chômage entre la France et l’Allemagne s’explique-t-elle donc ?

Toutes deux sont localisées au centre de l’Europe mais l’Allemagne a mieux su adapter son marché du travail lors de la crise. En effet, elle a créé 2,5 millions d’emplois et a rendu son marché plus flexible.  Des incitations à l’emploi ont été mises en place et la création d’entreprises individuelles a été encouragée. Le marché du travail s’est ainsi dynamisé.

Mesures économiques

Elle a également pris des mesures économiques avec un allègement du coût de travail et une baisse de la cotisation chômage. En France, il suffit d’avoir travaillé 4 mois pour avoir droit à une indemnisation tandis qu’en Allemagne il faut avoir cotisé pendant au moins 1 an. En France, pour 24 mois cotisés, la durée maximale d’indemnisation est de 24 mois. En Allemagne, la durée est diminuée de moitié, soit 12 mois. Autre différence, le montant maximal d’indemnisation est de 6160€ en France contre 2215€ en Allemagne.

Modération salariale consensuelle

L’Allemagne a aussi choisi de diminuer le nombre d’heures travaillées afin de lutter contre le chômage. La mesure prévoit une réduction des salaires des employés proportionnelle à la baisse du temps de travail en cas de diminution d’activité. Les salariés ne perdent pas leur emploi et la reprise des entreprises est facilitée. Ces politiques de modération salariale ont dépassé les clivages politiques. Les partis et les partenaires sociaux ont su faire consensus. Le dialogue social a ainsi été ainsi privilégié. Les accords de branches sont négociés en fonction des besoins et contextes particuliers.

Différences démographiques

La dimension démographique doit également être prise en compte. Alors qu’en France la population ne cesse d’augmenter, l’Allemagne stagne. L’accroissement naturel (différence entre le nombre de naissance et le nombre de décès) français est 0.4%, celui de l’Allemagne est de -0.2%. La population allemande active diminue, son taux de chômage baisse donc automatiquement.

Anaëlle Perdrix

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